Exercices et menace /
Une suite d’études où s’accorde le « divertissement de société à la violence des idées »
Un rire capital
de Jean-Paul Curnier
L’expérience lui a appris que le rire n’avait pas raison de tout, il s’en faut, mais combien bouffonne à la longue devient la gravité se prenant elle-même pour objet, et d’abord la sienne propre qui est comme d’un maître en train de faire imperturbablement son cours devant un auditoire absent. Louis-René des Fôrets
Chacun peut librement ironiser sur l’état de ce monde, dresser l’inventaire de ses méfaits, tous peuvent le condamner, mais ce qui est garanti à tous, c’est que, de cette liberté de penser et de s’exprimer on ne peut attendre aucune conséquence …
Et même en rire.
Le rire qui nous est si massivement infligé, celui que l’on doit subir sans honte ni malaise et à tout bout de champs, est bien le rire de la liberté de penser et de la liberté de s’exprimer. Des radios à la presse, de la publicité aux chaînes de télévision, des conseils d’administration aux comptoirs des cafés, c’est le même genre de rire qui s’est imposé un peu partout comme un symbole, comme garant et comme expression de la vie démocratique. Un rire d’hommes et de femmes se sachant à présent libres, libres de tout dire, de tout penser, et surtout libres de ne rien dire de ce qu’ils pensent ou de ne rien penser. Un rire qui se voudrait universellement irrésistible, au même titre que la liberté qui le permet et que rien ne semble plus en mesure de limiter ni d’entraver …
Une analyse d’une ironie mordante sur l’état de nos sociétés, par le philosophe Jean-Paul Curnier, pour un théâtre par nécessité très politique …
Et en musique !
La tâche du théâtre, c’est de rendre visible ce qui gouverne nos existences d’aujourd’hui.
Jean-Paul Curnier / Entretien Théâtre Saint-Gervais / Genève
Ce spectacle, créé dans le cadre des Exercices et Menaces, est présenté dans une « salle de conférence » où de multiples écrans de cinéma sur pieds – de guerre – ne semblent être là que pour décliner leur inutilité – comme l’image blanche (!) d’un pouvoir médiatique occulte qui abandonne, confronté à la puissance de la pensée : on peut toujours rêver …
Une critique radicale d’un certain « comique de nos sociétés démocratiques », proposée par étonnantes analystes, préférant de confortables fauteuils (des)articulés aux divans freudiens … l’une d’un optimisme à chanter la révolte, l’autre d’un pessimisme d’une noirceur effarante, les deux chargées d’une ironie caustique à propos de l’état de fatigue de nos sociétés modernes.
Et le tout, accompagné d’une musique rock en live tout à fait dégénérée ! interprétée par un guitariste innocent et franchement désemparé …
Thierry Bedard
DISTRIBUTION
Mise en scène Thierry Bedard
Création musicale Jean Grillet d’après les chansons de Captain Beefheart, Sonic Youth, Fugazi et Led Zeppelin
Jeu Mélanie Menu, Sabine Moindrot, Jean Grillet (guitares)
Création Lumière Jean Louis Aichhorn
Création Vidéo Fabien Perez
Régie son Clément Rose
PRODUCTION
notoire la menace / Paris.
Bonlieu Scène nationale / Annecy. Centre National de Création et de Diffusion Culturelles / Châteauvallon.
Avec le soutien de la Friche Belle de Mai / Marseille
En co-réalisation avec L’Echangeur – Cie Public Cheri / Bagnolet.
notoire est une compagnie conventionnée par la DRAC Ile de France
ACTUALITE
Création du 25 au 29 novembre 2014
L’Echangeur / Bagnolet
BONUS
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toutes photos Jeff Humbert